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La maison des champs : du domaine agricole à la demeure de plaisance

(automne 2008)

Les maisons des champs sont indissociables de l'art de vivre des bourgeois lyonnais. Disséminées dans la campagne, du vallon de Gorge de Loup à la vallée de la Saône, en descendant vers le sud-ouest, elles ne devaient pas se situer à plus d'une demi-journée de cheval de Lyon. De la Renaissance au XVIIIème siècle, elles ont considérablement évolué, autant dans leur forme que dans leur statut, passant du domaine agricole à la maison de campagne où l'on recevait.
Cet automne, nous découvrirons deux maisons des champs. La première du XVIème siècle, le Manoir de Parsonge, situé sur la commune de Dardilly et la seconde du XVIIème siècle, la maison de l'Accueil à Albigny-sur-Saône.
Ceci marque le début d'un cycle de visites qui se poursuivra jusqu'à l'été, et nous permettra d'appréhender la diversité de ces demeures mais aussi leurs ressemblances.

Le manoir de Parsonge, mentionné dès 1483, faisait partie des grands domaines possédant au moins 4 hectares de terre. Avec ses deux étages de galeries, sa tour de guet et ses bâtiments agricoles destinés à la viticulture ainsi qu'à l'élevage, il illustre parfaitement l'architecture rurale du lyonnais à la Renaissance. On retrouve, comme à Lyon, des influences italiennes et plus particulièrement florentines.
Abandonné pendant une centaine d'années, divisé en plusieurs habitations appartenant à des propriétaires différents, le manoir retrouve aujourd'hui son intégralité grâce à l'action de l'association « Les amis de Parsonge ». Ce site, comprenant également une grange, un lavoir et l'ancienne cuisine des ouvriers, a été classé en 1991 à la demande de la commune de Dardilly.

Au cours de la deuxième moitié du XVIIème siècle, on note une importante évolution, les maisons s'agrandissent ou sont reconstruites. c'est une période charnière où les mentalités changent, la richesse jusque là discrète devient ostentatoire. Il faut avoir sa « bibliothèque aux champs » et on a besoin de chambres pour les invités.
A Parsonge, le propriétaire aménage une galerie dite « à l'italienne », c'est à cette époque également que la fonction des pièces est bien définie sur trois niveaux, le rez-de-chaussée où se trouve la salle commune, l'étage noble desservant les chambres et le grenier.

Plus spacieuse et plus pratique que la maison de ville des bourgeois lyonnais, la maison des champs devient progressivement une demeure de plaisance.
Le bâtiment que l'on appelle aujourd'hui la maison de l'Accueil à Albigny-sur-Saône, est un bel exemple de ce qu'est devenue la maison des champs au XVIIIème siècle. Une demeure où l'on reçoit, avec un salon d'apparat ouvrant sur un jardin. Ce domaine, qui s'étendait sur trois hectares jusqu'en bordure de Saône, fût d'abord la propriété de Jean de Sèves, prévôt des marchands de Lyon, puis de Thomas de Boze, trésorier de France, qui commanda vers 1710 les fresques du salon d'apparat à un artiste lyonnais, Daniel Sarrabat. Ce peintre, de grande notoriété, avait déjà réalisé les peintures du salon de la demeure de Melchior Philibert, située au Sud-Ouest de Lyon sur la commune de Charly.

Le domaine ayant beaucoup souffert des rénovations successives, l'intérêt principal de cette visite est l'œuvre de Daniel Sarrabat représentant la vie d'Esther dans un cycle de 7 peintures murales, parfaitement restaurées.


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